Lancement du groupe ENAC Alumni CORSAIR

En collaboration avec Corsair et dans le cadre du développement de leur politique RSE, deux tables rondes dédiées aux innovations permettant de réduire l'impact environnemental du secteur aérien ont été organisées le MARDI 1er OCTOBRE de 13h45 à 17h00 à Orly 4. L'occasion pour l'association de lancer le groupe ENAC Alumni CORSAIR !

Mot d'introduction de Pascal de IZAGUIRRE – PDG de Corsair

Corsair collabore régulièrement avec l’ENAC, recrutant souvent ses diplômés pour des postes de cadres et dirigeants. La décarbonation est un enjeu crucial pour l'aviation, un secteur souvent critiqué, pourtant en pointe sur ce sujet. Corsair se distingue par son exemplarité : renouvellement de flotte, 8ème Airbus NEO attendu en octobre, et mesures d’éco-pilotage pour limiter les émissions. La collaboration entre compagnies aériennes, aéroports et équipementiers est essentielle pour atteindre ces objectifs, soutenue par des investissements massifs dans des technologies comme les carburants durables (SAF), dont le coût est de 4 à 8 fois supérieur aux carburants traditionnels.

Mot de Marc HOUALLA (IENAC 82 et IAC 89) - Président d’ENAC Alumni

Marc Houalla a exprimé son enthousiasme pour le lancement du réseau Corsair et le rôle d'ENAC Alumni dans le projet de l’Observatoire de l'Aviation Durable. Il est convaincu que les ingénieurs relèveront le défi de la décarbonation, tout en renforçant les liens professionnels et le sentiment d’appartenance à l’ENAC. ENAC Alumni s'efforce de partager les résultats des groupes de réflexion, notamment avec des exemples concrets comme celui d'ADP. Il a également souligné l’importance de ces échanges pour faire avancer la transition du secteur aérien.

Première table ronde : "L'innovation au service de l'efficience environnementale"

Participants de la table ronde :

• Félix Marie : Responsable Bureau D’études Opérations chez Corsair
• Tim Batten : Directeur des opérations et Commandant de bord chez Corsair
• Nicolas Jeuland : Expert environnement et carburant chez Safran
• Michael Benhamed (IENAC 94) : Représentant de l’ENAC, Head of Airworthiness Division

Modérateur : Philippe Fonta : Diplômé de l'ENAC en 1990, ancien cadre chez Airbus, consultant en RSE.

• Philippe Fonta : Le progrès technologique, bien que nécessaire, n'est pas suffisant. Les carburants bas carbones sont encore chers et rares, nécessitant une efficacité accrue des flottes aériennes, notamment grâce à des innovations comme l’Open Fan (turbine en dehors de la nacelle)
• Félix Marie : L'optimisation des procédures de vol est cruciale. Des mesures comme la descente continue ou le roulage avec un seul moteur permettent des économies substantielles de carburant. Par exemple, ces optimisations de routes peuvent permettre d’économiser l'équivalent d'un aller-retour pour la Martinique en une année.
• Tim Batten : L'optimisation du poids des avions au départ, notamment avec une meilleure gestion du poids réel (ZFW), et la réduction des réserves de carburant peuvent également réduire la consommation.
• Michael Benhamed : L’utilisation des données est un levier important. Cependant, il faut éviter la sur-collecte pour ne pas ajouter une charge environnementale avec les infrastructures numériques.
• Nicolas Jeuland : Il est essentiel de prendre en compte les effets non CO2, comme les traînées de condensation, qui peuvent avoir un impact environnemental significatif.

Tous les intervenants ont insisté sur l’importance de la collaboration pour relever ces défis. Le partage d’expérience entre compagnies aériennes, équipementiers et académiques est un élément clé du succès.

Deuxième table ronde : « Quels sont les leviers pour réduire son impact environnemental dans le secteur de l’aérien ? »

Participants de la table ronde :

• Damien Gaudin (MS MTA 19) : Ancien Coordinateur de l’Observatoire Aviation Durable
• Blandine Landfried (IENAC 06) : Responsable du Département Environnement et Energie chez ADP
• Enea Fracassi : Directeur Opérations et Flotte chez Corsair
• Cyrille Digon (IENAC 92) : Directeur support Opérationnel et RSE chez Corsair

Modérateur Félix Marie : Responsable Bureau D’études Opérations chez Corsair

• Damien Gaudin : Les SAF représentent la technologie la plus mature actuellement, bien plus que l’hydrogène ou l’électrique. Cependant, leur développement nécessite une véritable filière en Europe, similaire à ce qui a été fait aux États-Unis avec l’initiative CAAFI (Commercial Aviation Alternative Fuels Initiative) depuis 2006.
• Blandine Landfried : Les aéroports jouent un rôle double : accompagner les compagnies dans la transition vers les SAF tout en investissant dans la production. Des mesures incitatives existent déjà, notamment en Suède et à l’aéroport d’Amsterdam, où les compagnes obtiennent des réductions de coûts dès lors qu’elles utilisent des SAF.
• Enea Fracassi : Le renouvellement de la flotte Corsair a permis une réduction de 15% de la consommation de carburant par rapport aux Airbus 332, et de 25% par rapport aux anciens 747. Cependant, il manque encore des incitations au niveau sectoriel pour encourager cette transition.
• Cyrille Digon : Les effets des émissions non CO2, comme les NOx ou les traînées de condensation, ne sont pas encore totalement compris. Cependant, il est crucial d’avancer sur ces sujets, notamment dans des projets collaboratifs comme SESAR, mais aussi autour du projet comme « Alliance Environnementale Paris-Orly » qui rassemble 43 partenaires autour de l’aéroport d’Orly pour des actions concrètes sur la décarbonation.

Conclusion

Ces tables rondes ont mis en lumière la complexité et les multiples leviers à actionner pour décarboner l’aviation. Les technologies avancent, mais elles doivent s’accompagner d’une collaboration active entre tous les acteurs du secteur, qu’ils soient industriels, académiques ou opérateurs. Le chemin est encore long, mais les initiatives en cours montrent une réelle volonté de changement.