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L'aéroport du futur : modèles d'affaire durables et nouvelles sources de financement (thème n°2)
Le think tank Aéroport d'ENAC Alumni a publié l'analyse globale de L'aéroport du futur le mois dernier. Chaque semaine, découvrez un nouveau focus sur un des 11 thèmes traités.
Pendant la majeure partie du 20ème siècle, les aéroports étaient planifiés, construits et opérés par les gouvernements centraux comme outils de souveraineté, de prestige, de défense national et d’aménagement du territoire. Dans le contexte de la croissance des activités auxiliaires et des dépenses d’investissement, ils ont été ensuite transformés en organisations dédiées à l’exploitation des aéroports avec souvent un statut de société de droit privé et un capital majoritairement détenu par les états. Ce changement vers plus d’indépendance a promu une culture de l’efficacité et une vision stratégique, établit une autonomie de décision vis-à-vis des priorités gouvernementales, et une autonomie de la gouvernance elle-même vis-à-vis des agendas politiques.
La privatisation des aéroports peut être vu comme l’étape suivante de la corporatisation à capital étatique. Des projets de privatisation existent dans toutes les régions du monde – sous des formes différentes. Le contrôle public de la gestion des aéroports n’est plus considéré comme indispensable aux intérêts nationaux, et le secteur privé est vu comme plus versatile, efficace et innovant. Ainsi, les gouvernements peuvent se concentrer sur leurs missions de régulateur du marché et d’autorité de surveillance de la sécurité et de la sûreté.
Les aéroports commerciaux doivent pouvoir financer la maintenance et les développements réalistes de leur infrastructure de manière adéquate à travers les redevances puisqu’ils ne peuvent plus se reposer sur une aide publique directe. Les concessions et autres formes de PPP doivent profiter aux deux parties et assurer une juste répartition des bénéfices et des dépenses. Des attentes élevées sur le développement des infrastructures de la part des états qui ne serait pas cohérentes avec le niveau réel de trafic peuvent remettre en question la viabilité financière des aéroports requérant d’importants investissements.
Ces considérations ne s’appliquent pas nécessairement aux plus petits aéroports. Leur équilibre financier est souvent plus précaire. Alors que certains d’entre eux n’apparaissent pas comme rentable, leur impact sur l’économie locale et la connectivité doivent être pris en considération. De nombreuses plateformes desservant des zones isolées fournissent un accès vital au monde pour les missions de taxi, d’ambulance et de délégation de service public. Ils resteront des infrastructures publiques et nécessiteront des financements directs de la part des gouvernements locaux ou nationaux. Ils ne peuvent pas être profitables et ce n’est pas leur raison d’être.
De nombreux programmes existent à travers le monde pour assurer que les aéroports répondent aux critères de sécurité et aux besoins des nations. Leurs forme et ampleur dépendent de la taille des aéroports et des particularités locales. Ces fonds excluent habituellement les aérogares. Pour réhabiliter et développer les terminaux, les banques d’investissements nationales et régionales peuvent prêter à des taux d’intérêts plus bas tant que la société d’exploitation est basée dans le même pays. Dans tous les cas, les exploitants d’aéroport et les gouvernements doivent évaluer les opportunités créées par ces projets avec soins, en considérant le niveau de risque financier et d’endettement.
Le principe fondamental est que l’aviation doit payer pour elle-même. En effet, l’injection directe de fonds publics venant du budget général des états pose des questions légitimes sur les priorités nationales – en particulier quand les projets financés ne sont pas rentables ou ne sont pas nécessairement justifiés du point de vue du profit social. Les concessions à des acteurs privés de l’infrastructure développée avec des budgets publics posent également la question d’un juste retour sur investissement aux gouvernements.
Investir dans l’innovation est crucial non seulement pour l’industrie aéroportuaire mais pour l’écosystème du transport aérien dans son ensemble. Certains grands exploitants d’aéroport ont l’ambition d’être leaders en innovation. Cependant, les tendances et les changements importants explorés dans les prochains thèmes (ex. l’automatisation du management du trafic aérien, la cybersécurité, etc.) requièrent des efforts plus larges supportés par des politiques et des financements nationaux.
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